Le ban des vendanges est tombé le 20 août. En Champagne comme dans les vignobles voisins, les sécateurs s’activent déjà dans certaines parcelles, notamment dans le secteur du Vitryat où les premières grappes ont été coupées dès cette semaine. Une précocité qui s’explique par un été chaud et sec, accélérant la maturité des raisins.
Mais au-delà de la seule Champagne, ce rendez-vous annuel est aussi l’occasion de rappeler que le vin est produit au quatre coin de notre territoire, de la Haute-Marne au sud de la Meuse.
Comment fonctionnent les vendanges ?
Chaque année, c’est l’arrêté préfectoral, appelé ban des vendanges, qui fixe les dates officielles d’ouverture. Héritage du Moyen Âge, ce terme désignait à l’origine la proclamation autorisant le début de la récolte. Il servait à éviter que les viticulteurs ne coupent leurs raisins trop tôt et à garantir une qualité homogène.
Aujourd’hui, le principe reste le même : les dates sont établies commune par commune, cépage par cépage, après concertation entre le Comité Champagne, les syndicats viticoles et L’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO). Objectif : assurer que la vendange se fasse à une maturité optimale.
Pour le champagne, en 2025, le rendement a été fixé par le Comité à 9 000 kilos par hectare. Et si la tradition voulait autrefois que tous les viticulteurs commencent en même temps, une plus grande souplesse existe désormais : certains domaines peuvent obtenir une dérogation pour démarrer plus tôt si leurs raisins sont jugés prêts.
La Haute-Marne, terre discrète mais riche en diversité
Le département, longtemps méconnu sur la carte viticole, abrite pourtant une production variée. On y trouve l’Indication Géographique Protégée (IGP) Haute-Marne, qui couvre rouges, blancs, rosés et même mousseux.
Dans le sud-est, sur le secteur de Langres, les Coteaux de Coiffy perpétuent une tradition viticole séculaire, avec une vingtaine d’hectares de vignes. Pinot noir, gamay, chardonnay et auxerrois y donnent des vins authentiques, souvent produits en agriculture raisonnée ou biologique.
Autour de Montsaugeon, le Muid montsaugeonnais valorise des cépages classiques (chardonnay, pinot noir, auxerrois, gamay).
Le Vitryat, le royaume du Chardonnay
Dans la Marne, le secteur du Vitryat, au nord du lac du Der, est bien connu des amateurs de bulles. Ici, la Champagne domine et le chardonnay règne sans partage ou presque : il représente 97 % des surfaces.
De quoi donner naissance à des Blancs de Blancs réputés pour leur finesse et leurs arômes élégants. Les coteaux crayeux offrent un cadre idéal à ce cépage, et la route touristique du Champagne permet de parcourir ces paysages tout en rencontrant des producteurs passionnés.
Le sud meusien et ses Côtes-de-Meuse
Plus à l’est, dans le département voisin, le sud de la Meuse est lui aussi tourné vers la vigne. L’IGP Côtes-de-Meuse s’appuie sur une cinquantaine d’hectares et une belle diversité de cépages : pinot noir, auxerrois, chardonnay ou encore gamay.
On y produit des blancs fruités, des rosés légers, mais aussi des rouges équilibrés. Une viticulture à taille humaine qui retrouve progressivement ses lettres de noblesse.
Une fois les vendanges terminées, le travail des vignerons se poursuit en cave avec le pressurage, la fermentation et parfois l’assemblage, donnant naissance aux premières cuvées. Pendant que les vins commencent leur élevage, les parcelles sont déjà préparées pour l’hiver et le prochain cycle de la vigne.