Alors que l’été bat son plein, les premières données publiées par Santé publique France révèlent un bilan préoccupant de la première canicule estivale, qui s’est déroulée du 19 juin au 6 juillet 2025. Dans le Grand Est, comme dans une majorité de régions françaises, cet épisode de chaleur exceptionnelle a eu un impact sanitaire significatif.
Une vague de chaleur précoce et longue
La canicule de juin-juillet 2025 s’est distinguée par sa précocité et sa durée inhabituelle. Durant près de deux semaines, 60 départements français — représentant environ 74 % de la population de l’Hexagone — ont été placés sous vigilance. Selon Météo France, il s’agit d’un épisode « exceptionnel par sa durée en début d’été », touchant particulièrement les zones de plaine et les vallées urbaines, où les températures minimales nocturnes sont restées anormalement élevées.
Dans le Grand Est, plusieurs départements ont été concernés, notamment la Marne, la Meuse, la Haute-Marne, les Ardennes, la Moselle et la Meurthe-et-Moselle. Dans ces zones, la durée moyenne de l’épisode caniculaire a varié de 3 à 12 jours, avec des températures dépassant localement les 38 °C en journée et peinant à descendre sous les 23 °C la nuit.
Une surmortalité marquée chez les plus de 75 ans
Le premier bilan établi par Santé publique France fait état d’un excès de mortalité toutes causes confondues estimé à 480 décès supplémentaires (+5,5 %) sur l’ensemble des départements touchés. Dans ce chiffre, 410 décès concernent des personnes âgées de 75 ans et plus, soit une hausse de +6,7 % pour cette tranche d’âge.
Dans la région Grand Est, si le bulletin ne détaille pas le nombre exact de décès par département, l’augmentation de la mortalité s’inscrit dans cette tendance nationale. Les territoires urbains et les zones peu boisées, souvent mal préparés à de telles chaleurs, semblent les plus vulnérables, notamment pour les personnes isolées ou vivant en logement mal ventilé.
Une estimation encore provisoire
Les chiffres publiés dans le bulletin national du 23 juillet sont issus de données partielles recueillies auprès d’environ 5 000 communes françaises via l’Insee. Ces données, bien qu’extrapolées à l’échelle nationale, restent provisoires. Un bilan consolidé et détaillé par région, avec une estimation de la mortalité directement attribuable à la chaleur, sera publié en fin de saison estivale, après analyse complète de la période de surveillance allant du 1er juin au 15 septembre.