« Les hommes et les femmes se sont battus pour leur liberté à parts égales ». L’association meusienne des anciens combattants et ayants droit du Talou et du Bois des Caures s’est interrogée il y a maintenant quelques mois sur cette absence de reconnaissance envers les femmes dans les cérémonies de commémoration et les drapeaux de reconnaissance pour les combattants.
Une femme à l’origine du drapeau
Tout vient d’une membre de l’association, explique Cédric Humbert, le président des anciens combattants. On lui a demandé si elle souhaiterait être porte-drapeau un jour, et elle nous a répondu qu’elle le serait seulement si le drapeau était dédié aux femmes engagées. Ça a été l’élément moteur.
En effet, même s’il existe aujourd’hui des drapeaux de commémoration qui incluent toutes sortes de combattants, il n’y en a pas dédiés aux femmes. L’association a alors décidé de créer le tout premier.
Les femmes meusiennes à l’honneur
En plus des femmes qui se sont battues sur le front ou avec des armes, ce drapeau est aussi pour celles qui ont contribué à la liberté du pays durant les deux guerres, de toutes les façons possibles. Bruno Rota, le vice-président de l’association à l’origine de la maquette du drapeau, a insisté sur cette notion : « C’est aussi et surtout pour les femmes oubliées et celles qui n’ont pas été récompensées pour leur courage et leur bravoure. »
Des femmes honorables, il y en a plusieurs à citer dans la Meuse, et elles le seront lors du baptême du drapeau : Suzanne Jannin, Odette Lavaux, ou encore Nicole Girard-Mangin. Un descendant de cette dernière sera d’ailleurs là pour la représenter, elle qui a été promue au rang de marraine de l’association. Nicole Girard-Maugin était l’unique femme médecin durant la 1ʳᵉ guerre mondiale et fait aujourd’hui la fierté du département et des anciens combattants.
Un baptême républicain et non-religieux
Pour les organisateurs de cette cérémonie, un changement s’est avéré nécessaire dans le processus habituel de baptême d’un drapeau.
On veut honorer toutes les femmes qui se sont battues, pas uniquement les femmes chrétiennes. Ce drapeau est pour les combattantes chrétiennes, juives, musulmanes ou encore athées. Ce n’est pas une question de religion, et ça ne l’a jamais été pour ces femmes, précise Bruno Rota.
De ce fait, le baptême du drapeau ne se déroulera pas dans la cathédrale Notre-Dame comme initialement prévu, il sera républicain. Il se fera autour du monument en honneur aux femmes du monde rural pendant les deux guerres mondiales de l’AMOMA, à Verdun. Un lieu public significatif pour les membres de l’association, qui y voient un lien avec le drapeau.

Inspirer et ouvrir la voie aux autres
Le samedi 5 juillet à partir de 10 h 30, Angélique Théval, la femme à l’origine de cette idée, portera donc ce drapeau pionnier. « On lui doit bien ça ! », rigole Cédric Humbert avant de préciser que cet étendard sera uniquement porté par des femmes, dans n’importe quelle cérémonie ou manifestation où il sera à l’honneur par la suite.
À long terme, l’idée est d’inspirer les autres départements du pays et les autres associations, pour que cette initiative se développe partout en France. « Avec ce drapeau, on veut honorer l’engagement de ces femmes et qu’elles soient enfin reconnues, du moins plus. Elles ont contribué aux guerres autant que les hommes et elles méritent qu’on se rappelle d’elles », conclut Bruno Rota. Rendez-vous le 5 juillet à partir de 10 heures 30 à Verdun.