Il est 10 h 25, ce mercredi 17 décembre, lorsque l’alerte est donnée à l’aéroport Paris-Vatry. Un Airbus A350-1000 est signalé en difficulté au décollage, immobilisé en bout de piste après une perte de puissance moteur, avec un dégagement de fumée et un début d’incendie sur le moteur droit.
L’activation du plan NOVI (Nombreuses victimes) marque le lancement d’un exercice de gestion de crise, préparé depuis plusieurs mois par les services de l’État et l’ensemble des acteurs concernés.
Une mobilisation coordonnée des secours



Les premières équipes à intervenir sont celles du Service de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs, rapidement déployées sur les 3 860 mètres de piste. Les moyens aéroportuaires sont ensuite renforcés par les sapeurs-pompiers de Sommesous, puis par des renforts venus de Châlons-en-Champagne, équipés de véhicules de secours et d’assistance aux victimes.
L’exercice permet de tester les délais réels d’intervention, même si, dans le cadre de cette simulation, certains moyens avaient été prépositionnés en amont.
Une prise en charge simulée de nombreuses victimes
Une fois l’incendie fictif maîtrisé, la phase de secours aux victimes est engagée. Des jeunes sapeurs-pompiers et des étudiants ambulanciers incarnent les passagers blessés à l’aide de fiches décrivant leur état de santé.
Le scénario prévoit 28 blessés, dont 24 brûlés et quatre victimes de fractures. Les équipes du Smur, ainsi que des bénévoles de la Croix-Rouge et de la Protection civile, assurent la prise en charge médicale, le tri des victimes et leur évacuation progressive.
Un poste médical avancé est installé dans un hangar dédié au fret aérien. Les victimes les plus gravement touchées sont évacuées vers les centres hospitaliers, tandis que les personnes valides sont orientées vers un centre d’accueil des impliqués, où une cellule médico-psychologique est mise en place.
Un exercice d’ampleur rare à Vatry
Ce type d’exercice NOVI est organisé plusieurs fois par an, mais celui-ci se distingue par son ampleur, la dernière simulation de ce niveau remontant à quatre ans sur la plateforme de Vatry. L’objectif est double : éprouver la coordination entre les services et identifier les axes d’amélioration, notamment dans l’évaluation du nombre de victimes et la circulation de l’information.
L’Airbus A350-1000 mobilisé pour l’exercice est arrivé le matin même depuis Toulouse, dans le cadre d’essais en vol menés par le constructeur aéronautique européen. La présence de cet appareil s’inscrivait dans un programme d’essais régulier, Vatry offrant une longue piste et un environnement dégagé, particulièrement adaptés à ce type d’opérations.L’exercice de sécurité civile a ainsi été adossé à une mission aéronautique réelle, sans perturber le déroulement des essais techniques.



