Accrochée à la barre, elle défie l’apesanteur. Une jambe tendue, l’autre enroulée. Le mouvement est fluide, puissant, maîtrisé. À travers la musique, Mélanie dessine dans l’air ce qu’elle ne peut dire avec des mots.
Il y a huit ans, tout a commencé. Un soir, devant la télévision, elle tombe par hasard sur une émission de pôle dance. Le déclic est immédiat, c’est ce qu’elle veut faire. Huit ans plus tard, elle remporte un prix international à Nice et amorce une nouvelle étape dans sa vie. Une reconnaissance, mais surtout une promesse : continuer, évoluer, transmettre.
Un changement de trajectoire
Et pourtant, rien ne l’orientait vers cette trajectoire. Mélanie se voyait aide-soignante, mais un accident vient tout chambouler. Une vie qui n’a aucun sens comme elle dit, mais à bien y regarder, chaque détour l’a conduite jusqu’à cette barre, jusqu’à cet art qui la définit. Depuis six ans, elle donne des cours dans son propre studio. Un petit espace où elle partage sa passion avec rigueur et générosité.
Au fil du temps, une autre présence s’est imposée dans son quotidien : sa femme, toujours à ses côtés. Curieuse au début, elle découvre la discipline avec Mélanie. Désormais, elle en est l’un des piliers, un soutien essentiel.
Une force de caractère
Car ce que l’on ne voit pas au premier regard, c’est qu’elle est autiste Asperger. Un diagnostic posé tardivement, mais qui éclaire un peu plus son parcours. Une hypersensibilité, un besoin de créer à sa manière. Et surtout, une réussite en autodidacte.
La discipline elle-même reste parfois incomprise. Associée à ses origines dans le striptease, le pôle dance souffre encore de jugements. Mais pour Mélanie, il ne faut pas gommer l’histoire, bien au contraire.
Aujourd’hui, Mélanie continue de tracer sa route. Avec un rêve, encore loin, en tête : Participer aux Championnats d’Atlanta qui regroupe les gagnants du niveau professionnel. Là où les meilleurs s’élèvent bien au-delà de la barre.