Le tribunal administratif de Nancy a tranché. Les mesures prises par le préfet de la Meuse pour lutter contre les dégâts causés par le gibier, notamment les sangliers, sont légales et justifiées. Une décision qui valide une stratégie de régulation plus offensive face à une situation devenue critique.
Des dégâts hors normes sur les cultures
En 2024, les dégâts agricoles et forestiers causés par le gibier en Meuse ont atteint un niveau record : plus de quatre millions d’euros de pertes, réparties sur près de 3 000 hectares. Le département arrive une fois de plus en tête au niveau national, après des années déjà marquées par des chiffres très élevés.
Malgré les efforts de sensibilisation et les campagnes de chasse traditionnelles, les populations de sangliers continuent de proliférer. Les battues ne suffisent plus à rétablir l’équilibre entre agriculture, forêt et chasse.
Un recours de la Fédération des chasseurs rejeté
La Fédération départementale des chasseurs de Meuse (FDC55) avait déposé un recours en urgence contre plusieurs arrêtés préfectoraux, dont ceux sur la prolongation du tir de destruction et l’ouverture de la chasse pour la saison 2025/2026.
Le 1er juillet, le juge des référés a rejeté cette demande, estimant que les arguments de la fédération ne soulevaient aucun doute sérieux sur la légalité des arrêtés. Le tribunal a ainsi confirmé la nécessité et l’urgence de ces mesures.
Une régulation plus souple et ciblée
Parmi les mesures validées : la prolongation du tir de destruction sans bracelet, autorisée jusqu’à deux heures après le coucher du soleil, et ce, jusqu’au 31 juillet. Cette mesure permet aux chasseurs d’intervenir de manière plus flexible, sans contraintes administratives lourdes.
Résultat : 530 autorisations individuelles ont été accordées depuis mars 2025, mobilisant environ 2 000 chasseurs meusiens. En plus des tirs, leur présence régulière contribue à effaroucher les sangliers.
Une chasse d’été à développer
Peu pratiquée jusqu’ici, la chasse à l’affût en été devrait désormais se développer en Meuse. Elle représente une solution complémentaire aux battues pour intervenir en période critique, lorsque les cultures sont les plus vulnérables.
L’enjeu est double : réduire les coûts liés aux dégâts et préserver une chasse populaire, accessible notamment aux petites ACCA (associations communales de chasse agréées). Ces pratiques seront intégrées au prochain schéma départemental de gestion cynégétique.