« J’ai cru que j’allais vomir ou tomber par terre ». Lundi 16 juin en début de matinée, Annick, habitante de Bar-le-Duc, reçoit un appel d’une de ses amies : « Elle me dit qu’elle a vu une bâche noire et sentit une forte odeur », cependant, elle n’a pas osé se rapprocher, « elle ne voulait pas regarder ce qu’il y avait dedans toute seule, alors je lui ai dit qu’on irait voir ensemble le soir ».
Comme prévu, le soir même vers 22 h 30, Annick et son amie se rendent dans le secteur du Haut Juré, plus précisément dans l’angle droit du parking rue Forestière de la Croix Rouge. « Il y avait une odeur bizarre et des poils, j’avais peur que ce soit un chien », précise-t-elle.
Annick prend son courage à deux mains et décide de voir ce qui se trouve à l’intérieur. « J’ai vu des choses horribles ».
« Je ne m’attendais pas à ça »
Le sac-poubelle contient des restes en décomposition d’animaux : « C’était très émotif de voir ça, il n’y avait pas d’asticot, donc ça devait être frais ». Sur le moment, Annick a supposé qu’il s’agissait d’animaux sauvages comme du brocard ou de la chevrette.
Quelques jours plus tard, le jeudi 19 juin dans la soirée, Askel, comme à son habitude, promène son chien dans la zone. En descendant de sa voiture avec son animal, il aperçoit directement une bâche noire et constate une « très mauvaise odeur ».
Soupçonnant des restes d’animaux morts, il n’en s’est pas approché et a aussitôt publié un post sur Facebook afin de savoir qui il pourrait contacter et appel à la vigilance des promeneurs : « C’est là que j’ai su que les restes avaient été découverts quelque jours avant par d’autres personnes et qu’elles avaient prévenues les autorités compétentes ».
À cause de la chaleur, la décomposition s’est accélérée et l’odeur est devenue de plus en plus intenable. Dans les commentaires du post d’Askel, Annick a partagé qu’elle avait tenu au courant l’Office français de la biodiversité (OFB).
« On a reçu un appel au sujet d’animaux retrouvés dans une bâche noire, on s’attend à tout, ça peut être des rats ou d’autres animaux sauvages », déclare Fabrice Vannesson, chef de service de l’OFB du département de la Meuse.
Il ne s’agit pas d’animaux sauvages
Une équipe de l’OFB a alors été envoyée sur les lieux le matin du lundi 23 juin, pour constater. Le diagnostic est sans appel, il s’agit en réalité… de moutons. Plus particulièrement, d’un amas de tripes, d’entrailles et de peaux.
« Ce n’est pas commun de retrouver des restes de moutons dans un sac-poubelle. Ce sont des personnes qui ont tué des moutons et ont jeté leurs détritus ici », explique Fabrice Vannesson.
Cette nouvelle a révolté Annick : « Ce qui m’énerve, c’est qu’il n’y a aucun respect pour l’animal, aucun respect pour sa mort. Ils les laissent comme ça dans un gros sac-poubelle. On ne sait pas comment ils ont été tués ».
La Barisienne est revenue plusieurs fois sur les lieux pour voir si le sac était toujours présent. À cette heure, les restes d’animaux sont toujours sur place.
« J’en ai pleuré parce que j’avais mal aux cœurs de sentir cette odeur ». Pour l’habitante, ce n’est pas « envisageable » de laisser « ça dans les bois ». Elle envisage de retirer les restes elle-même.
L’OFB a annoncé prévenir l’Office national des forêts au sujet de cette trouvaille, car elle est située au niveau d’une forêt domaniale.
