La Diagonale des Fous, c’est 175 kilomètres et plus de 10 000 mètres de dénivelé positif à travers l’île de la Réunion. Une épreuve redoutable, considérée comme l’un des trails les plus difficiles au monde. Cette année, parmi les courageux au départ, un Haut-Marnais s’est distingué : Mickaël Teinturier.
Une préparation intense et locale
« Parce que le nom est bien choisi ! » plaisante Mickaël. Pour lui, l’objectif est clair : se dépasser, repousser ses limites après plusieurs ultras déjà réalisés. Mais cette course, il le confirme, c’est de loin « la plus dure ».
Depuis le début de l’année, il a cumulé plus de 2600 kilomètres d’entraînement. Malgré un manque de relief local, il a compensé avec du volume et des séances répétées en côtes. « Deux sorties par jour », matin et soir, et « de longues sorties le week-end » ont rythmé sa préparation.
Le mental, moteur de l’ultra
Même en période de canicule, Mickaël s’est entraîné en pleine chaleur pour s’habituer à l’humidité, mais rien ne prépare totalement à ce climat. « On n’est jamais vraiment prêt à cette chaleur. » raconte-t-il. Et sur place, le soleil intense du Taïbit a failli lui coûter cher avec un épisode de « déshydratation sévère ».
Passer plus de 46 heures à courir impose une discipline mentale de fer. Mickaël s’était conditionné à « tenir deux nuits dehors ». Il a mis en place des pauses de « 15 minutes aux ravitaillements » pour éviter l’épuisement profond.
Gestion de course et alimentation : clés de la réussite
Dès le départ, il choisit un rythme régulier pour éviter les bouchons des premiers sentiers. Côté nutrition, « les gels énergétiques » l’ont aidé à s’alimenter, même si « le solide devenait difficile à supporter ». Il le rappelle : la nutrition est l’une des principales causes d’abandon.
Au-delà de la performance, Mickaël retient surtout les rencontres : « Des gens qui s’arrêtent, vous proposent de l’aide, une couverture de survie… » Ces gestes simples l’ont profondément marqué. Tout comme « le soutien des proches », et ces « quelques kilomètres partagés avec un ami » sur la fin du parcours.
46 heures de course, et maintenant ?
Malgré la souffrance, Mickaël reste lucide : « Sur le moment, on se dit : plus jamais. Et puis, on pense déjà à la prochaine. » UTMB ou retour à la Réunion ? Une chose est sûre : l’esprit du trail ne le quitte plus.