« Notre hôpital est une chance pour notre territoire ». Les élus de la communauté d’agglomération Meuse Grand Sud montent au créneau. Présidé par Martine Joly, maire de Bar-le-Duc, ils prennent position sur les rumeurs qui circulent sur l’hôpital. « Nous ne permettrons pas qu’il puisse devenir la variable d’ajustement des problématiques financières des autres établissements du GHT ».
Depuis plusieurs semaines, le centre hospitalier Bar-le-Duc Fains-Véel est victime de rumeurs au sujet de son avenir. Le 24 avril, les élus de la communauté d’agglomération Meuse Grand Sud se sont entretenus avec Didier Guidoni, directeur général du GHT Cœur Grand Est, sur le sujet.
Des préoccupations pour le centre hospitalier
Le Groupement hospitalier du territoire (GHT) comprend huit établissements et 5 800 agents au total. Un groupement, dont fait partie l’hôpital de Bar-le-Duc Fains-Véel.
Concernant l’établissement, les élus de l’agglomération avaient trois préoccupations.
La première concerne les agents du centre qui subissent une « situation anxiogène » et dont le conseil souhaite « apporter des éléments de réponses quant à leurs doutes, leurs inquiétudes et être en mesure de les rassurer ».
La seconde repose sur l’amélioration de l’accès aux soins sur le territoire : « Nous souhaitons pouvoir offrir aux Meusiens et aux extérieurs le droit de bénéficier de soins de qualité ». La troisième, quant à elle, aborde la pérennisation ainsi que le développement du centre hospitalier.
À la suite d’échanges avec les médecins et les membres du corps médical et paramédical de l’établissement sur la situation, les élus du conseil d’agglomération ont souhaité entendre la version du directeur général du groupement hospitalier, Didier Guidoni.
C’est alors accompagné du directeur du centre hospitalier de Bar-le-Duc, Sylvain Boulard, que Didier Guidoni a reçu jeudi dernier les élus du conseil d’agglomération Meuse Grand Sud lors d’une séance privée afin de répondre aux allégations.
Maxime Amblard, député du Rassemblement National (RN) de la Meuse, retient de cette réunion un « malaise croissant parmi les élus eux-mêmes » ainsi qu’un manque de franchise dans la communication du directeur du GHT.
Le fait même qu’une telle réunion se tienne à huis clos, avec si peu d’élus présents pour défendre concrètement notre hôpital, en dit long. Les éléments qui en ressortent ne sont pas rassurants. Et quand bien même on nous dit qu’il n’y aurait pas de “menace” immédiate, ce sont les actes qui comptent. »
Deux heures et demie d’entretien avec le directeur général
Lors de cet entretien, Didier Guidoni a levé les doutes sur certaines inquiétudes auprès des élus et des maires de l’agglomération. Le directeur général du GHT a appuyé sur la croissance de l’établissement de Bar-le-Duc qui enregistre + 5 % d’activités et le fait qu’aucun service n’était menacé de fermeture, dont le laboratoire en groupement de coopération avec Saint-Dizier.
La situation géographique du centre hospitalier, situé au cœur du GHT a également été décrite comme étant d’une « importance déterminante ».
Le GHT déclare par ailleurs, dans un communiqué datant du 29 avril, que le service de stérilisation a bénéficié d’investissements et continue son activité et que le service des urgences est renforcé avec des « recrutements récents et une hausse d’activité en 2024 ».
L’organisme dit agir en « synergie avec les établissements du territoire, en premier lieu avec la Polyclinique du Parc » en effectuant des collaborations dans le but d’améliorer l’offre de soins dans le Sud Meusien.
Le sujet du devenir de l’hôpital et de la Polyclinique du Parc a suscité la mobilisation d’acteurs syndicaux et politiques. Le 26 avril, deux jours après la séance entre les élus et le directeur du GHT, Maxime Amblard a lancé la pétition en ligne « Tous unis pour sauver le centre hospitalier de Bar-le-Duc/Fains-Véel et la Polyclinique du Parc en danger ! ».
Cette pétition est un cri d’alerte. Nous voulons mobiliser les habitants, les élus locaux, les professionnels de santé, pour refuser collectivement ce déclin organisé », déclare le député.
D’après Maxime Amblard, ces incertitudes sont aggravées par « l’opacité des décisions prises par l’ARS et la direction du Groupement Hospitalier de Territoire ».
Pour le politicien, cette pétition marque un refus de « revivre le scénario de 2019 ». « Cette année-là, la fermeture de la maternité de Bar-le-Duc a été un traumatisme pour tout le territoire », assure Maxime Amblard.
Des rumeurs démenties
Les élus de l’agglomération Meuse Grand Sud ont annoncé, également dans un communiqué, se battre collectivement afin que l’hôpital « s’inscrive bien dans cette direction et que notre pôle de santé du Sud Meusien soit pérennisé et développé ». Ces derniers ont par ailleurs déclaré devoir combattre « les allégations mensongères ou les polémiques formatées au profit d’un intérêt politique en vue des prochaines municipales ».
De son côté, le député RN de la Meuse appuie sur le fait qu’il ne s’agit pas de « politique politicienne, mais de santé publique » : « Je continuerai à mobiliser, alerter, et m’opposer à toute mesure qui affaiblirait encore davantage l’offre de soins dans le Sud meusien ».
Le conseil d’agglomération, lui, demande à la population de faire « preuve de nuance » sur les mauvaises informations et « à porter haut la défense des intérêts de l’Hôpital de Bar-le-Duc Fains-Véel ».
Le GHT Coeur Grand Est dément également les rumeurs de manière « ferme et étayé ». La Direction tient à préserver « l’image de ses équipes et la confiance des patients ».
Suite aux récentes publications dans la presse locale et sur les réseaux sociaux, la Direction du Centre Hospitalier de Bar-le-Duc Fains-Véel tient à opposer un démenti formel aux rumeurs infondées faisant état de potentielles fermetures de services ».
Le groupement hospitalier ajoute trouver « regrettable que l’hôpital soit aujourd’hui la cible de rumeurs infondées, parfois instrumentalisées à des fins politiques ».
Dans le cas où ces rumeurs persistent, la Direction se réserve le droit d’exercer ses recours légaux, y compris par la voie judiciaire, pour diffamation, afin de protéger l’intégrité de l’établissement et de ses équipes », précise l’organisme.
L’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) a lancé un appel à la mobilisation le 14 mai à 14 heures dans la ville de Bar-le-Duc afin de protester contre toute fermeture de service au centre hospitalier.
